Souvenirs de Corse
La fièvre de l’Or rouge.
Un jour, nous avons décidé, avec ma compagne d'aventures, devenue à cette occasion mon épouse pour la vie, d'aller vivre en Corse. Il y a 43 ans de çà.
C'était beau, la mer était encore pleine de poissons, le climat agréable. En plus c'était une île donc loin des problèmes de notre société de consommation.
Une fois sur place nous avons construit notre maison, mis en place un grand potager, élever des poules et des lapins, le véritable retour aux sources de l'humanité.
Malgré cela, il y avait toujours quelques dépenses inhérentes à notre vie moderne, assurances, impôts, énergie, la méhari et surtout quelques boissons insulaires capiteuses.
Alors il nous fallait trouver quelques revenus subsidiaires. Scaphandrier de mon état, je rencontrais des pêcheurs de corail rouge qui m'acceptèrent, comme un frère, sur leurs navires.
Ce, d'autant plus que ne désirant pas descendre aussi bas qu'eux, à 90 mètres couramment. Je prospectais le haut des roches me tenant dans la frange des 60/70 mètres.
Par la suite nous nous sommes équipés avec une petite vedette.
La belle vie, car des plongées magnifiques dans un monde où le plongeur n'avait encore pas mis ses palmes. Sans être Marseillais, il m'arrivait de repousser le mérou pour récolter le corail dans le plafond de sa grotte.
Nous habitions près de Bonifacio, haut lieu du corail rouge, qui foisonnait sous forme de bijoux dans les boutiques nombreuses. J'admirais, elle aussi !
Un beau jour j'étais sur le pont prenant mon tour de surveillance du collègue qui lui était encore au palier de décompression. Pour être plus à son aise, il nous avait envoyé en surface son panier empli de sa récolte.
Je commençais à trier et nettoyer les pieds des branches. Le corail était vendu à des italiens, acheteurs redoutables prenant n'importe quel prétexte pour payer moins cher notre or rouge.
Un jour, j'étais en train de briser les excédents des pieds des branches de corail. Produits de la mer, ces déchets étaient rejetés par dessus bord. Mon ami au palier voit donc passer un gros morceau qu'il pense hâtivement retaillé et il le remonte à la fin de sa plongée. Là, au grand air et au soleil il se rend compte que ce morceau est bien gros, mais peu apte à la vente. Je m'en saisis à nouveau et je le mets dans ma poche. Là, où je vais le retrouver deux jours après, alors qu'il y a dehors une brafougne à ne pas pouvoir mettre un scaphandrier à l'eau.
Je le regarde, je le gratte à nouveau, je le passe à la meule, je le poli au papier de verre, et j'en extrais une espèce d'olive de belle taille, un peu attaquée par les vers marins, mais bien rouge quand même. Il me vient une idée. Je taille un morceau de 5 Cm dans un tube de cuivre rouge qui me restait de l'installation de notre plomberie je le déplie, je fais avec la partie centrale l'anneau pour le doigt, sur le reste je fais des griffes pour tenir la pierre, en fait, une bague que j'offre le soir même à ma douce.
Elle est heureuse car me perfectionnant je lui ai sorti un gentil dauphin.
Par la suite, ce bijou, elle l'a porté chez un bijoutier qui, lui en a fait une autre monture plus artistique, mais sur ce modèle inédit. Cela m'a donné des idées car un jour nous avons quitté la Corse je suis devenu tailleur de Corail.
Un fiasco, cela ne se vend pas ou très peu sur la côte varoise. Elle à tout gardé, ce qui me permet de certifier que je l'ai couverte de bijoux, dont ce collier de petits coeurs qui m'a prit pas mal de temps.
Et maintenant il m’arrive de faire des conférences dont bien sur une sur le corail comme ci-dessous.
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