Le-Scaphandrier

Le-Scaphandrier

Émissaire en mer et tomates farcies

À table scaphandriers !

C’est le titre de mon premier livre semi biographique.

Ce sont en fait des histoires de Scaphandriers, individus se tenant bien à table, où sont accouplées une aventure ou anecdote de chantier et une recette découverte dans le terroir de ces régions françaises riches en recettes gastronomiques locales, environnant le dit chantier.

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A titre d’exemple je vais vous conter celle de l’émissaire en mer de La Favière à Bormes les mimosas dans le Var où j’avais été requis pour la pose d’un émissaire en mer en PVC. Il n’y avait pas à l’époque  le port, car c’était là qu’était posé ce tube de 300 m de longueur.

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D’un diamètre de 250, souple comme peu l’être ce matériau il n’en passait pas moins au travers d’un banc rocheux où il fallait creuser une tranchée.

Il nous fut donc livré un énorme compresseur Schramm pour utiliser un marteau piqueur sous marin, ce qui n’est pas croyez moi un outil de jeune fille.

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Un lundi matin, à l’aube fine car nous démarrions avant que le vent se lève, nous lançons l’engin. Une bête affreuse qui après avoir été largement sollicité pousse un hurlement rageur dans ce lieu du matin calme.

Le premier plongeur se met à l’eau et commence son travail.

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Il ne s’était pas passé une demi-heure qu’un individu échevelé, en robe de chambre damoisée, sort de la seule maisonnette du coin, cachée dans les pins, hurlant au ciel :

-         Qu’est ce que c’est que ce B… ? Nous sommes arrivés hier soir de Lille, roulant toute la journée pour que mon épouse en dépression se repose dans le calme ! Arrêtez cet engin immédiatement ! Je vais téléphoner au préfet.

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Le responsable des Ponts et Chaussées présent qui surveillait les travaux ne s’est pas laisser impressionner. Il faut dire que ce n’était pas n’importe qui ayant débarqué au Lavandou en aout 44 dans les commandos d’Afrique. Blessé, soigné sur place, il n’était jamais reparti.

Alors lui les cris hystériques et menaces administratives le laissaient sans passion. Où l’affaire se corsa comme ont dit dans cette île quand on parle d’explosifs, c’est que le banc rocheux au centre étant trop important et du être dynamité.

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Après y avoir disposé dans des trous forés dans le massif quelques kilos de Tolamite, je donnais un quart de tour vif sur l’exploseur, provoquant une belle gerbe et une détonation conséquente.

Le malheureux et sa pauvre épouse fermèrent leur Shangri-là et quittèrent les lieux dégoutés de notre comportement. Avec le recul je les comprends un peu, mais la jeunesse est cruelle….

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Pour se sustenter le midi nous déjeunions dans un restaurant de plage tenu par une brave provençale. Elle appréciait particulièrement notre vigoureux coup de fourchette et fière de sa cuisine n’hésitait pas à nous resservir pour le même prix

Un jour, au moment de se mettre à table, elle arrive souriante :

-         Aujourd’hui les jeunes je vous ai fait des tomates farcies américaines. Je vous en dis pas plus goutez d’abord.

C’était bien sur excellent avec ces tomates de jardin loin de ces produits andalous qui n’ont de la tomate que le nom que l’on trouve sur nos marchés.

La farce, c’était bon, très bon même mais loin de ce que nous avions l’habitude de manger

-         Je vais vous dire jeunes…, la farce c’est du corned- beef ! Vouaï ! C’est une recette de ma tantine qui tenait fourneaux ici avant moi. Pendant la guerre, des tomates sur il y en avait dans nos jardins, mais pour la viande, c’était autre chose.

Alors quand les américains ils ont débarqué avec les français, le corned-beef ils nous en offraient des moulons.

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J’avoue que cette nourriture, avant tout roborative, facile à réaliser, n’est pas du tout à dédaigner en ajoutant à cette viande en conserve tout ce qu’il faut avec, oignons herbes… 



29/08/2013
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