Des barres de schiste
Un jour que je chassais devant l’île du Rouveau...
... je vois un léger nuage sur un fond de sable vaseux. Je sais ce que c’est ! Un beau rouget entrain de fouir avec ses deux barbillons, pour manger des petits vers de vase.
Je m’approche, en plus, il est de très belle taille. Il ne m’a pas, pas entendu, occupé par son repas. Je tourne autour de lui et je descends sur son arrière dans une douce et lente coulée. Il est bien dans l’axe de ma fouine à dents fines prévue pour ne pas abîmer ce genre de gibier. Je m’approche au ras du fond. Il ne peut pas me voir, mais d’un coup il sent le danger, arrête ses agapes se dresse… et démarre dans un élan foudroyant.
Je remonte sans le perdre de vue. C’est cela la chasse au rouget, s’il sort de votre vision, c’est terminé vous ne le retrouverez pas. Et aussi rester juste à vue, nager doucement qu’il croit vous avoir semé. Il va se calmer, ce que fait celui-là, et se poser délicatement sur le sable un peu plus loin contre une roche qui sort du fond. J’attends un peu et je recommence mon attaque. Ce coup-ci je le tire dès qu’il est à portée et je l’embroche sur la fouine, juste derrière la tête pour ne pas l’abîmer. Mon adorable épouse, friande de ce poisson, va se régaler tout à l’heure, m’attendant sur la plage voisine. Nous sommes en septembre, je lui ai pêché trois douzaines d’oursins qu’elle est en train d’ouvrir.
Allons encore un autre et le repas sera assuré, arrosé d’un rosé Bandolais bien frais.
Mais alors que je vais m’éloigner, la pierre où était appuyé mon poisson attire mon attention. Je plonge et je découvre une barre de section carrée d’environ 0 M 70. Je la décolle du fond, elle me paraît bien géométrique pour une roche naturelle. Un peu lourde à soulever, je suis en apnée, je la repose à sa place sur le sable.
Je relève l’emplacement par rapport à l’île et je continue ma partie de chasse qui va bien se terminer avec trois rougets supplémentaires. Deux chacun, nous allons faire bombance.
Cette pierre me fait réfléchir. Qu’en est-il ?
Je vais m’adresser à Frédéric Dumas que je rencontre sur le port de Sanary.
Je lui fait part de ma découverte. J’obtiens cette réponse :
- Ce sont des barres de schiste qui servaient de mouillage anciennement. Si tu cherches bien, certaines portent au centre le point d’usure du cordage qui y était fixé. Cela remplaçait l’ancre. Il y en a beaucoup qui sont perdues. Tu en trouveras souvent. D’ailleurs certains s’en servent pour faire les bordures de leurs parterres de fleurs dans les jardins.
Par la suite, j’ai découvert souvent ces barres de schistes. Il y en avait de toutes les tailles.
Il y en à eu longtemps une paire sur une plage des Embiez servant de foyer pour poser dessus le grill des poissons.
Les plus belles sont les plus petites avec l’encoche du cordage au centre.
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