Le-Scaphandrier

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Au Brusc, l'épave des déesses

Au Brusc, l’épave des déesses…

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Ce matin-là, sur le port, des plongeurs regardent manœuvrer un remorqueur qui se met en place après avoir lancé l’amarre à un l’un de ses confrères de plus petite taille.

Il s’agit de La Mona, construit en 1949, devenu stationnaire au Brusc, remplissant des taches diverses, Son état de vétusté l’a vu d’ailleurs coulé un jour dans le port. Renfloué, n’ayant plus aucune utilité, il va rejoindre Toulon pour y être ferraillé.

Ce qui attire de la part des plongeurs stationnant sur le quai des réflexions amères :

       -  Ils vont en faire de la ferraille

       -  Et encore, rouillé comme il est ils n’en tireront pas grand-chose

Après un moment le grand mot est lâché :

       - Quand on pense que l’on manque d’épave par ici, elles sont toutes à Porquerolles

      -   Alors que ce serait plus facile de la couler en route

       -  Tiens devant le Gaou par exemple.

      -  Oui mais comment faire, elle appartient à la Marine et eux pour leur demander…

Sur ce vient d’arriver depuis quelques instants une belle fille, sportive sortant de son jogging matinale, mordue de la plongée elle aussi. Elle les écoute et :

-        Vous les hommes vous n’y comprenez rien. Heureusement que nous les femmes plus réalistes, nous savons nous adresser à qui de droit. Justement je vais aller en parler à deux copines de suite.

Et d’une foulée souple elle part vers le Gaou s’attirant quelques apartés machistes :

-        Elle est belle la Florence, mais il y a des fois où on peut se demander si elle est bien tranquille. L’autre jour elle nous a sortis qu’elle était née au Brusc, et qu’elle descendait certainement des Atlantes.

-        Vrai, reprends un autre, elle dit que le plomb et la ferraille bizarre retrouve par un vieux Scaf’ à la balise des Magnons ce serait une épave Atlante. C'est confirmée par Frédéric Dumas qui a écrit dans l’un de ces livres que justement cette tige métallique c’était de l’orichalque, l’or des Atlantes

-        Et la Flo comme elle grande, belle et blonde elle prétend descendre de ceux qui auraient survécu au naufrage.

L’un d’entre eux, curieux, s’est éloigné pour regarder dans quelle direction  elle se dirige , d’une course souple sur ses longues jambes :

-        Elle va vers le Gaou, tant voir l’un de ses soi-disant ancêtres.

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Il ne croit pas si bien dire quand Florence, qui vient d’arriver sur la pointe au pied de la statue de Vénus lance des incantations vers cette sculpture somptuaire :

-        Ô Vénus et Aphrodite, mes sœurs de la mer. Ne laissez pas ces hommes impies nous ravir la Mona. Vous pouvez si vous le voulez la garder car elle vous appartient. Vous pourrez alors l’envoyer rejoindre le fond de la mer, là-bas au large du trou de l’Or.

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Elle va répéter cette prière plusieurs fois, surtout quand le remorqueur tractant le petit bâtiment passe au large de le pointe

Elle attend assisse au pied de la statue :

-        Vous allez le faire je le sens !

Une demi-heure après le couple de bateaux ralentit soudainement. Tout à coup elle distingue à bord du remorquer tracteur un matelot qui coupe l’amarre à la hache car la Mona est entrain de faire son trou. Elle va descendre vers 35 m de fond un peu avant la plage du trou de l’or.

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Ce qui va faire dire à la belle Florence :

-        Vous m’avez entendu, merci mes sœurs

Croisant les plongeurs qui arrivent en courant ayant entendu par la radio le SOS :

-        Hommes de peu de foi, allez-vous douter encore longtemps des origines et du pouvoir, que m’ont transmis mes ancêtres Atlantes. Ce sont bien eux qui parlent aux Dieux de la mer et qui vous offrent cette épave.



13/02/2020
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