Le-Scaphandrier

Le-Scaphandrier

Le Scaphandrier du Tunnel sous la Manche

Joseph Aimé Thomé de Gamond (1807-1876)

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Cet ingénieur hydrographique français est le véritable pionnier des apnéïstes et des plongeurs des travaux publics sous marins.

Il veut,  en 1853, créé le tunnel sous la Manche, ouvrage gigantesque reliant la France à l'Angleterre. Il va se livrer à de nombreuses études et recherches.

Voir ci-dessous un plan pour un tunnel sous la manche, avec un port au milieu sur le Varne, un banc de sable…

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Mais surtout il décide de se transformer tout d'abord en scaphandrier et par la suite en apnéîste, comme il est cité dans l’excellent livre que lui a consacré Jean Pierre RENAU, aux éditions l’Harmattan, plongeur, lui aussi qui publia en son temps le magazine « Le Monde de la mer. »

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Il écrit donc, à l'occasion de l'une de ses campagnes :

-         « Je résolus d'aller chercher des échantillons du fond et me fis descendre au fond du chenal avec l'appareil de plongée de M. Siebe »

Néophyte en la matière, cette première descente en scaphandre lourd est dramatique. Il cite à nouveau :

-         « A peine eussé-je atteint le fond de la mer que je me sentis suffoqué dans ce linceul imperméable et tirait vivement sur le filin de détresse. Mais hommes me ramenaient en syncope pendant un temps qu'ils me déclarèrent avoir été très court »

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Cette douloureuse expérience le fait réfléchir et changer de procédé d’immersion. Il opte pour ce qu’il pense le plus simple :

-         « Je me décidai à plonger nu jusqu'au fond du chenal »

Il procède d'abord à des essais par des fonds de 15 mètres :

-         « Je plongeai avec un sac de galets dans chaque main. Je lâchai tout pour remonter en surface. J'avais employé six secondes pour descendre et huit secondes pour remonter… »

Doublant  ces chiffres il calcule qu’il lui faudrait pour aller à 30 mètres environ 25à 30 secondes. Cet esprit mathématique  néanmoins simpliste nous laisse dubitatif. Cependant il va continuer et cette fois ajouter à son lest de cailloux une vessie gonflée. Ce qui lui facilitera la remontée après avoir fait son prélèvement et lâcher son lest, préfigurant ainsi la bouée Fenzy.

Ses aventures ne sont pas pour autant terminées, lors des descentes suivantes, cette fois dit-il à 30 mètres (ce qui resterait à vérifier…) :

-         « C’est lors de ma troisième et dernière visite au fond de la mer que je fus attaqué par des poissons carnassiers qui me saisirent aux jambes et aux bras. L'un d'eux qui me mordit au menton aurait pu du même coup entamé la gorge si elle n’eût été préservée par une épaisse mentonnière… Toutefois préservé bien plus par une instinctive énergie que par un acte de volonté, je fus assez heureux pour ne pas ouvrir la bouche et je reparus sur l’eau après 52 secondes d'immersion ! Mais hommes virent l’un des monstres qui m'avaient assailli et qui ne me lâcha qu’à fleur d’eau. C'étaient des congres, grosses anguilles de mer »

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Malgré cela, en 1856, Thomé de Gamond présente un dossier complet de son projet de tunnel, ou grâce à des réverbères d'éclairage au gaz, les passagers peuvent enfin traverser la Manche à pied sec.

L'empereur Napoléon III est enthousiasmé par ce projet grandiose. Et aussi la reine d'Angleterre. Victoria se trouvant d'autant plus d'accord qu'elle souffrait d'un mal de mer récurrent lors des traversées du Channel.

Ce précurseur laissera à l’histoire locale un restaurant avec une vue imprenable sur le détroit dénommée « Le Thomé de Gamond ».

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Et aussi un timbre de valeur édité en son temps par la république de Guinée.

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02/09/2013
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