Le-Scaphandrier

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La Grotte de Didi Dumas

Dans les premières années vers 1950/1960 où j’habitais à Sanary, il m’arrivait d’y rencontrer souvent Frédéric Dumas qui faisait ses courses en tongs, été comme hiver. Sur le port où tout le monde le connaissait, il était salué par les pêcheurs :

-         Bonjour Didi.

                                                 

Ayant servi sous ses ordres au GERS, lorsqu’il me rencontrait sur le port, nous avions toujours quelques échanges amicaux.

Un beau matin, alors que je venais de le quitter, je croise un peu plus loin un groupe de pêcheurs avec qui j’entretenais des relations amicales. L’un d’eux me questionne :

-         Tu le connais bien  Didi, on dirait, toi qui as plongé avec lui, il t’a raconté ce qu’il a fait pendant la guerre ?

-         Non, j’ignore, mais monsieur Dumas, il ne nous parlait pas de cela.

Hochant la tête, il surenchérit :

-         Et bien je vais te dire. Didi, il avait une grotte en bord de mer,  là-bas après les roches rouges, en allant vers la pointe grise,  avant  Portissol. Et c’est de là qu’il partait la nuit à la nage pour prévenir les sous-marins anglais !

J’avoue que sur le coup cette nouvelle m’a un peu surpris mais pas tellement. Qu’il s'y trouve une grotte, c’est possible, et que monsieur Dumas, un nageur hors pair s’en soit servi comme base de départ après tout pourquoi pas ?

                           

Je le répète, c’était un homme discret qui ne se mettait pas en avant.

Alors s’il avait participé à des actes de résistance, c’est bien possible ? Il y a suffisamment de profondeur proche de la côte pour qu’un sous-marin puisse s’approcher. Peut-être portait-il des plis discrets de renseignements?

En tout cas c’est ce que laissait entendre ce groupe de pêcheurs avec cette allure, qui leur est coutumière, de ceux qui en savent beaucoup et qui n’en parlent pas.

Par la suite, j’oubliais cette révélation.

Sauf une fois où faisant de la chasse sous-marine dans ce secteur, afin de me mettre à l’eau dans les rochers, je suivis un sentier et je tombai à l’arrêt devant une large anfractuosité au bas de la falaise.

Ainsi, c’était vrai, c’était la grotte à Didi Dumas. Je me promis d’y revenir et les années passèrent.

Tout cela m’est revenu à l’esprit quand je découvre sur le site de Sanary tenu par mon ami Olivier Thomas, une collection  d’anciennes images.

L’une de ces photographies d’époque présente  une barquette de pêcheurs, juste devant l’endroit où se trouvait la grotte.

                    

On aperçoit deux ouvertures noires au milieu des rochers.

Laquelle des deux est la bonne ? Je ne peux le certifier.

Curieux, je prends mon appareil-photo et je veux me rendre sur place. Impossible, car la municipalité, qui avait mis en place un sentier littoral censé passer devant l’une de ces ouvertures, vient de le fermer, jugé à juste titre, trop dangereux suite à des chutes de pierres. Ce qui est on ne peut plus exact, car quand j’ai tenté de faire une photographie de loin, on aperçoit sur la photo couleurs une échancrure qui pourrait être ce qui reste de ce lieu mythique.

                    

Qui plus est mes 80 printemps ne me permettent pas de tenter une escalade dangereuse. Cela pourra, peut-être, donner une idée à quelqu’un de plus jeune et de plus apte désirant éclaircir ce fait exact…ou légendaire.

La question reste posée…



06/07/2013
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