Le-Scaphandrier

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« La fille aux Yeux mauves » De notre Pagnol randonneur.

« La fille aux Yeux mauves »

De notre Pagnol randonneur.

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Il nous fait découvrir dans les vallons et collines de notre Provence son dernier roman où il va nous inviter à fréquenter les mascos… 

Le dernier ouvrage de Jean Luc Fontaine.

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Ledit roman se déroule au XIX ème siècle et met en scène les mascos, celles que l'on appelle sorcières. En voici un extrait :

Angelo le charbonnier veut épouser Colinette la masco, un extrait de sa demande en mariage à Bérarde la Mamma, masco redoutée.

"Les yeux noirs et francs d’Angelo, plantés dans ceux de la vieille masco disaient toute la détermination de l’homme.

   — Je veux Colinette, rien ne me fera obstacle, j’y arriverai.

La bouche de la vieille, d’ordinaire déformée par un mauvais rictus, devint belle et fraîche, les lèvres racornies et noires se muèrent en deux belles fleurs vermeilles ornant des dents étincelantes, un large sourire de satisfaction égaya le visage de Bérarde, la vieille sorcière devint pour un instant une belle femme hautement désirable.

Le mur de glace qui les séparait était, semble-t-il, brisé. Elle désigna le flacon d’alcool posé sur la table :

   — Alors buvons un coup pour sceller notre pacte, ta gnole semble bonne, elle vient de ton pays ?

   — Oui, c’était dans mes maigres bagages, elle provient des vignes qui appartenaient à mon père, c’est lui qui l’avait distillée, on appelle ça de la grappa à la ruta, c’est aussi fort mais plus fruité que la blanche qu’on distille par ici. De la blanche en macération avec de la rue, cette plante qui est si dangereuse.

   — Ton père est mort ?

   — Oui et c’est mon frère aîné qui a hérité de tout, avec la complicité de ma mère, il est son préféré, moi il paraît que je ressemble trop à mon père, elle me l’a tant reproché pendant mon enfance ! Si j’étais resté là-bas je serais un travailleur attaché aux caprices sadiques de mon frère, je peux t’affirmer qu’il est dur avec ses paysans.

   — Ce que tu me dis me fais penser à ma vie d’avant, peut-être qu’un jour je te raconterai, nous avons des points communs, plus que tu ne peux penser.

Un long silence s’établit, chacun humant le café fumant aux fortes senteurs de l’alcool blanc, grisant mais faiseur de confidences.

Elle hocha la tête et ajouta :

   — Je te donne ma parole d’influencer le conseil, mais tu restes sous ma surveillance, et si tu fais un faux pas…couic !

Le tranchant de la main glissant sur son cou ridé, mimant alors le couperet de la guillotine.

Après plusieurs gobelets de grappa à la ruta, elle était ressortie de la cabane, chancelante d’alcool mais sans lâcher le cruchon de grappa qu’elle avait pris sous son bras, se jetant une rasade dans le gosier tous les dix pas, en rotant et en gueulant :

   — Couic ! Je m’en chargerai moi-même.

Le crapaud, ivre des vapeurs d’alcool, s’était réfugié depuis longtemps dans une des nombreuses poches cousues dans les replis cachés de la robe de toile noire."

Pour en savoir plus : http://les-cahiers-du-sud.eklablog.com/.

Et aussi :

En vente sur Amazon à https://www.amazon.fr/Fille-aux-yeux-mauves-Provence/dp/B0892HQRZH/ref=sr_1_11?dchild=1&qid=1592633389&refinements=p_27%3AJean+Luc+Fontaine&s=books&sr=1-11

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01/07/2020
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