Le-Scaphandrier

Le-Scaphandrier

1958. Les premiers récifs artificiels.

 

Nos récifs artificiels.

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Le mouvement écologiste serait né en 1968, va savoir, il paraît que dans l’Antiquité, on en parlait déjà…

En tout cas dans les années cinquante, ce qu’actuellement, on appelle l’âge de pierre, on avait décidé de cesser de polluer le bord de mer.

Comme on disait à Paris après la visite de la douce égérie d’un politicien, « on ne pouvait plus accepter l’inacceptable » une phrase sacramentelle bien connue qu’ils nous resservent souvent.

Dans le Var, notre très modeste entreprise de jeunes scaphandriers s’est d’un seul coup développé passant de deux plongeurs à douze.

Pourquoi donc ? Eh bien, je vais vous le dire.

Quantité de gens du Nord, ceux qui sont au dessus de Valence, ont voulu venir prendre leur retraite dans notre département ensoleillé. Et les promoteurs s’y sont mis à tour de bras et d’annonces provocatrices du genre « terrain à bâtir, pour villa, pieds dans l’eau». L’ennui, c’est qu’il n’y avait aucun raccord possible sur un réseau d’assainissement réduit déjà à sa plus simple expression, alors que l’on avait ce qu’il fallait devant chez soi, la grande bleue, la Méditerranée !

Il suffisait de brancher un tuyau assez long pour que tout sorte loin de la plage voisine là ou on allait baigner les petits, loin de la crique sauvage où l’on pouvait honorer quelques belles touristes nordiques !

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Et nous les « hommes-grenouilles » on était là, on vous posait 100 ou 200 M de tubes PVC pour des tarifs largement accessibles.Ceux qui n’étaient pas d’accord, l’administration leur faisaient comprendre qu’il s’agissait de propositions constructives « qu’ils ne pouvaient pas refuser » le pactole quoi.

Cependant, parmi les malheureux acheteurs certains, moins couillons que d’autres, était allé voir le varois qui possédait une maison et son jardin potager  un peu plus haut.

-         Et alors comment vous faites, vous ?

-         Nous, c’est facile, on a la cagassière qui va dans le jardin,  le mieux c’est dans la melonnière  et on en a de beaux croyez moi.

Je peux vous dire que c’est vrai j’ai essayé et ça marche, on a des melons sucrés, je vous dis pas.

Évidemment, plus on fait dans le progrès, plus naît des problèmes.  On s’est vite rendu compte qu’a la sortie des émissaires proliféraient des tas de poissons venus chercher là une nourriture facile. Et les pescadous eux, ils sont venus faire des pêches miraculeuses de ces poissons bien gras.

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L’ennui, c’est que, va savoir le soleil, la joie, le coup de rosé de Bandol bien frais, quand ils partaient ils arrachaient le mouillage de leur bateau avec un morceau de notre émissaire. Le PVC, c’est solide, mais quand même, chaque saison le tube se raccourcissait de quelques mètres.

Avisé de ce fâcheux état de fait, j’ai été voir un ingénieur TPE de mes amis. Lui m’a longuement écouté, à fouiller au milieu de se dossiers et m’a remis un document :

-         Voilà la solution, c’est la carte de toutes épaves de bord de route du département. Vous avez le choix et surtout ne vous gêner pas. Vous en embarquez autant que vous voudrez et vous balancez tout cela au bout de vos émissaires. Quand les touristes pêcheurs se seront pris dedans plusieurs fois, ils mouilleront un peu plus loin.

Dans les semaines qui ont suivi nous avons ainsi mis en place des frigos.

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Des sommiers métalliques, meubles de bureau.

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À chaque fois que c’était possible, la carcasse  d’une belle 4 CV.

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Mieux une belle Simca Aronde.

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Et l’inévitable 2 Cv.

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Cela n’a pas trainé, on à même fait des ventes de mouillages, il suffisait d’aller y faire un tour de temps en temps et on se prenait vite quelques belles ancres et autres grappins à chaque fois. On était devenu détaillant du mouillage d’occasion.

Sauf qu’un jour il y a eu un touriste qui est entré furieux dans le bureau de mon ingénieur brandissant une carte de visite surchargée de titres ronflants

-         C’est une honte, je viens de retrouver trois de mes mouillages à la vente chez les « Hommes grenouilles ».

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Il lui a été sorti un avis des AFF/Mar indiquant la position des extrémités d’émissaires où il était interdit de mouiller. Et cette phrase de mon ami :

-         Si je comprend  bien, vous ne respecter pas la réglementation, et comme vous avouer l’avoir  transgressé  trois fois vous êtes un récidiviste notoire. Je vais donc vous dresser un procès-verbal en ce sens.

À ce jour, je me rends compte que nous étions des pionniers, des écolos avant l’heure, car nous avons été les premiers à mettre en place des récifs artificiels. J’attends le prix nobel !

Sources photographiques des voitures « Florend » 

www.elcamino137.fr et www.dabelprod.com

 

 



18/03/2016
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