Le-Scaphandrier

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Pour les Nageurs de combat...

L’OXYGERS…

Comme de nombreux plongeurs le savent, les Marines des différents états se sont dotés à la suite du dernier conflit de corps de Nageurs de Combat.

Les français se devaient donc d’être présents dans ce type d’activités guerrières.

Et, pour nager de nuit dans les ports ennemis, il fallait un appareil respiratoire discret, n’émettant pas de bulles.

C’est le Capitaine de Corvette, Jean ALINAT, officier en second au GERS et Cdt de l’Elie Monnier qui fut l’inventeur du scaphandre à circuit fermé l’OXYGERS en 1952. Il était secondé par le Pharmacien Chimiste René Perrimond-Trouchet . Cet appareil performant va devenir l’Oxygers 57, modèle réglementaire dans la Marine Nationale.

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Quand je suis arrivé au GERS, des améliorations étaient toujours à l’étude. Donc il était prévu de continuer les essais.

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Il fallait tout d’abord, dans le Laboratoire, équipé de l’Oxygers, sanglé sur la poitrine, enfourché une bicyclette fixe et pédaler pendant une heure. Afin que notre flux musculaire soit constant la roue de cet engin de torture était freinée par l’entraînement d’une dynamo. La dite dynamo produisait un courant mesuré sur un cadran fixé sur le guidon et nous devions maintenir l’aiguille de ce cadran sur un chiffre continu.

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Il arrivait cependant que cet engin soit entré dans le caisson de recompression pour le même type d’essais.

Evidemment, il y avait aussi les essais en mer autour de la grande jetée où nous devions tels les Nageurs, palmer pendant un temps assez long, à une immersion continue de – 6 à -9 mètres….

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En fait nous étions entrain de découvrir la plongée en circuit fermé, certainement le mode d’immersion sous marine le plus agréable…et, si l’on n’y prenait pas garde, le plus dangereux.

Dans mon ouvrage « Plongées au Gers » je relate une anecdote piquante …

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Nous recevons  un jour des personnalités civiles et militaires. Le Commandant désirant faire une démonstration me choisit pour plonger dans la piscine prévue à cet effet, à l’intérieur du bâtiment, un ancien blokaus.

Il s’agit d’un bassin avec une façade de verre situé au rez de chaussée. La surface de l’eau se trouve au premier étage, là où je dois m’immerger. C’est une opération facile, en tout cas c’est ce que je pense.

Habillé de mon vêtement muta di Gomma, je commence à descendre devant la vitre et je vois en face ce public illustre qui m’examine…Tout va bien, je plonge doucement après avoir fait mes vidanges de masque et je respire dans le sac sans faire de bulles surtout.

Quand tout à coup, dans un gargouillis affreux, j’aspire une grande gorgée d’eau et de chaux sodée, mélange abrasif, s’il en fut !

Premier réflexe, vers allez en surface…non ! Le Commandant est en face en train de faire admirer la discrétion de cet appareil sans bulles ! Et pour cause !

Je fais un peu d’apnée et enfin, l’œsophage brûlant, je remonte en surface, sors de l’eau, crachant, éructant, étouffé !

En bas le Pacha pas content « Alors Loridon, ce n’est pas déjà finit, redescends… »

Mon ami Maurice Piovano qui m’assiste réponds qu’il y a un léger incident…Le commandant monte l’escalier et découvre en même temps que nous que le cerclage du sac s’est détaché ouvrant ainsi l’appareil en grand. Il faut s’arrêter là, heureusement pour moi qui continue à cracher mes bronches.

Rollinger le quartier Maître chef infirmier arrive sur les lieux et calme mes douleurs stomacales en me faisant absorber une ventouse remplie à ras bord de Tafia. ..Ça va mieux.

Tous ces essais n’étaient pas aussi catastrophiques. Heureusement !  

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15/11/2013
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