Le scaphandrier et son nouveau détendeur !
Le détendeur Alizé de la Spirotechnique
Suite à la sortie du Cristal de Bronnec et Gauthier, ce détendeur de deux étages qui devait donner naissance à ceux que nous utilisons actuellement, vers 1970 les ingénieurs de la Spirotechnique avaient décidé de produire l’Alizé.
Mon ami Jojo Sérénon, commercial de la Spiro, m’en offrit l’un des premiers sortis, pour procéder à des essais sur chantier.
Un petit bijou, par la taille, d’une souplesse respiratoire inconnue à ce jour, une merveille que je me dépêchais d’utiliser.
Les premières plongées sur mes chantiers de sous-marins dans le Var ne firent que confirmer mes agréables impressions. Sauf…
Sauf le jour où je devais descendre sur l’émissaire en mer des roches Rouges à Sanary dont j’avais été adjudicataire.
Il y avait une trentaine de mètres. Mais tout allait bien. Arrivé sur le fond, je participais aux travaux en cours avec l’équipe de plongeurs sur place.
Il fallait déplacer des buses de béton destinées à être enfilées sur un tube PVC, une méthode de mon invention.
Je respirais amplement mon Alizé me fournissant de l’air à la demande, sans effort.
Quand soudain au moment où j’aspire j’entends comme une légère explosion et je sens que j’avale des particules étrangères ! Quelles particules ? Et bien tout simplement le mécanisme interne du deuxième étage de mon détendeur ! Il ne me reste plus que l’embout dans la bouche !
Je crache, j’éructe, je tente de rendre toutes ces minuscules pièces d’orfèvrerie qui font de l’alizé cette délicate pièce d’horlogerie
Et ce sur une inspiration ! C'est-à-dire que je me retrouve sans air à trente mètres
Heureusement, la bouée Fenzy va me sauver la vie, car sans perdre un instant je viens d’ouvrir la bouteille
Je fonce vers la surface ! Je ne risque pas de surpression pulmonaire, car je continue à essayer de renvoyer les morceaux de l’Alizé coincés dans ma gorge. Je fais surface toujours éructant. Je mettrais plusieurs heures pour me débarrasser des pièces de ce détendeur !
Aussi, quand je vois Jojo quelques jours après sur le port de Sanary, je lui demande pour quoi il a voulu m’assassiner !
Il est comme à l’ordinaire imperturbable, écoute mes vociférations avec le calme olympien qui le caractérise et me dit :
- Soit sans crainte, c’est une petite erreur de prototype …et d’ailleurs je vais t’en offrir un autre.
Ce qui fut fait quelque temps après. Inutile de vous dire que ce nouvel Alizé fut soumis, pour commencer, à de nombreux tests en eau peu profonde.
Il se révéla très fiable et, vu son faible volume, il m’a servi comme détendeur de secours pour mes plongées profondes au corail en Corse. Il ne m’a jamais lâché.
A découvrir aussi
- Ma première plongée, il y a 60 ans, en 1953.
- Le scaphandrier et son bonnet rouge.
- Contre le mal de mer, un remède bio efficace !
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 545 autres membres