Le-Scaphandrier

Le-Scaphandrier

Sophocle, l’urinatore.

Au Brusc, la Toison d’or…

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Après avoir fondé 600 ans av-JC, Massalia, devenue Marseille, des grecs installèrent des comptoirs maritimes  dont celui de Taurœïs, actuellement Le Brusc.

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À l'entrée du village, furent découverts des restes d'une conduite aqueduc destinée à alimenter les navires qui s’ancraient dans la rade de ce port antique..

J’en ai d’ailleurs apporté moi-même la preuve étant devenu l’inventeur d’une épave chargée de tuiles reconnues comme datant du IV ème siècle av-JC.

Devant le trafic maritime important engendré par de nombreux navires mouillant dans cet abri, un grand nombre de personnes déjà formées aux rudes travaux d’acconage travaillaient sur place. Dont le célèbre « Sophocle l’Urinatore ».

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Dans ces temps lointains, l’urinatore c’était un plongeur spécialisé dans la récupération des biens perdus suite à des naufrages. Vu leur aisance subaquatique, ils participaient aussi à quelques travaux. En fait, c’étaient les ancêtres de nos apnéistes et scaphandriers modernes. Pour favoriser l’immersion, ils utilisaient couramment des lests. Par la suite certains auraient respiré dans des outres gonflées. Le célèbre Léonard de Vinci lui aurait inventé un scaphandre, un tuyau relié à la surface dont nous savons très bien que ce procédé est totalement inutilisable. On lui attribua l’invention des palmes, ce qui est faux aussi. Exit les inventions sous-marines de Léonard ! Revenons à notre Sophocle.

Il vivait heureux de sa noble profession, les naufrages ne manquant pas au large de Tauroeïs au vu des récifs nombreux que nous connaissons tous tels ceux des Magnons.

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Et, tous les autres qui  existaient déjà à l’époque. Cependant, peu connu sauf des marins locaux.

Donc Sophocle, grace à une capacité pulmonaire développée, était couramment demandé.

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Sauf en cas de morte-saison, c'est-à-dire quand le mauvais temps l’empêchait de sortir en mer ou quand par beau temps aucun navire ne se mettait au plein. Alors, il pêchait poissons, éponges et même du corail que l’on trouvait à faible profondeur.

L’une de ses sources venait de la récolte de la Pina Nobilis, la grande nacre qui foisonnait devant Tauroeïs par petits fonds.

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Il en ramassait, une douzaine les ouvrait et recueillait à l’intérieur, le nerf blanc qui était recherché pour sa consommation, quelquefois une perle et pour finir le byssus, ses fils sortant sur le côté de la coquille. Il le vendait à des tisserands qui en faisaient des pièces de vêtements très recherchés.

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Sophocle avait tout pour être heureux sauf Albina, son épouse.

Une belle plante comme on dit ici avec de ces grandes jambes longues qui lui remontaient jusqu’au…bas du dos. Le reste était à l’avenant avec une poitrine débordante et une chute de reins callipyge à faire se damner le capelan de l’époque.

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Le malheur, c’est que cette beauté flamboyante n’était pas d’une fidélité exemplaire, n’ayant pas peur d’affirmer auprès de sa meilleure copine qui le répétait à tout le monde :

-         Que, veux-tu ? j’ai une nature généreuse alors je me sens obligé de partager…seulement quand cela me plaît bien sûr.

Il est évident que le malheureux Sophocle en souffrait. Il lui arrivait d’obtenir de sa belle des périodes où elle se montrait plus fidèle, lorsqu’il lui faisait des cadeaux. Ainsi, il avait obtenu une longue rémission la fois, où ayant pêché une belle branche de corail, il en avait façonné un diadème de belle taille qu’Albina ne manquait pas de faire admirer et qui s’ajoutait à un pendentif de la même origine couronnant ses seins fermes et débordants de vigueur. 

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Malgré cela, elle avait vite repris ses mauvaises habitudes et ses louches fréquentations. Alors, Sophocle venait de décider de frapper un grand coup.

Réunissant une récolte de byssus de plus d’un mois, il l’avait porté à un cousin qui en faisait un traitement spécifique destiné à une riche clientèle.

Il y avait des rivières de la haute région qui charriaient des paillettes d’or.

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En y mettant le byssus dans le courant pendant plusieurs mois, il en sortait un produit doré de toutes parts. Pour Sophocle, il en avait fait une perruque splendide du type de celles livrées aux dames da la haute société de Massilia.

La belle Albina arborant cette coiffure et bien qu’ayant juré une fidélité éternelle se fit cependant captiver par le charme d’un capitaine de galère de passage, un bel homme nommé Jason. L’oralité circulant dans les ports voisins et même lointains en fit tout d’abord une rumeur.

Par la suite, les grecs ne manquèrent pas de se l’approprier dans leur mythologie et des cinéastes en publièrent un péplum au titre racoleur :

«  Les aventures de Jason et des argonautes à la recherche de la Toison d’or ».

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Ce Jason, vil suborneur, n’avait pas eu à aller loin car c’était chez nous à Six fours, au Brusc, en Provence que l’un de nos ancêtres de nos scaphandriers en était le véritable créateur.

Mais ceci est une autre histoire, dont j’écrirais peut-être un autre conte un jour...

 

 



01/10/2016
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