Le-Scaphandrier

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Quand l'ancre du Grand St Antoine revient en surface...

Suite à l'article paru dans le quotidien "La Provence" du 19 octobre 2013 » l’ancre, de ce navire tristement célèbre, va connaître un sort définitif et comme expliqué ci-dessous devenir un objet de musée rappelant le patrimoine de la ville de Marseille.

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Mais, qu’en est-il de cette pièce historique ?

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Je vais en faire une courte synthèse pour ceux qui ignoreraient encore le sort de ce bateau en redonnant la parole à mon ami Patrick Mouton qui, à écrit un ouvrage sur ce sujet.

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 Il en en offre des conférences dont les grandes lignes de celle-ci, se mettant dans la peau du capitaine JB. Chataud enfermé au château d’If, avec son pouvoir de conteur incontestable :

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« Tout commença en 1719 lorsqu'il fut chargé de ramener à bord de son Grand Saint-Antoine une cargaison du Levant pour le compte du premier échevin de Marseille, Jean-Baptiste Estelle et ses associés, en vue de la fameuse foire de Beaucaire qui se tiendrait au printemps 1720. Le capitaine accepta d'embarquer des passagers à Tripoli et une cargaison de rouleaux de cordage, provenant d'un bateau anglais qui avait été ravagé par la peste. Sur la route du retour, les morts se succédèrent. Malgré cela, à chaque escale, le capitaine obtint des "patente nettes", c’est-à-dire des certificats attestant qu'aucune maladie dangereuse n'était à déclarer à bord.

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Jean-Baptiste Chataud  n'a jamais menti quant aux personnes décédées, neuf au total. Aussi  avant d'accoster à Marseille il se doutait bien que son navire risquait une quarantaine. Devant les enjeux financiers en cause, il accosta dans la rade du Brusc pour informer les armateurs, politiciens véreux de l’époque.

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Ces derniers firent jouer leurs relations et renvoyèrent le bateau à Livourne où le capitaine obtint une patente nette de complaisance déclarant que les décès n'étaient dus qu'à une fièvre bénigne.

 Le Gd St Antoine prit alors la direction de Marseille et, comme tout navire commerçant avec le Levant, évita cependant, dans un premier temps, la quarantaine à l'île de Pomègue.

Ainsi les marchandises fines seront débarquées dans les infirmeries du Lazaret, afin d’être mis a la vente à la foire de Beaucaire proche.

Pendant ce temps, d’autres morts succombèrent sur le Grand Saint Antoine, Malgré cela  le chirurgien Gueirard, du bureau de santé, ne trouva rien à y redire. C'est à la suite d'une contre-expertise que l'on découvrit que les morts étaient dues à la peste. Le bateau fut mis en quarantaine dans la calanque de Jarron, sur l'île de Jarre. ou il aura fallu attendre le 25 septembre pour que le grand Saint Antoine soit brûlé et coulé.

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Trop tard! La Peste s'était déjà introduite dans Marseille, d'abord dans les quartiers pauvres avant de s'étendre dans toute la ville. Durant l'été 1720, des centaines de personnes décédèrent chaque jour. La Peste s'étendit à la Provence faisant plus de 100.000 morts; ce n'est qu'en janvier 1723 qu'elle fut éradiquée… »

L’ancre fut récupérée en 1982  par le CETRAVIM, actuel INPP, et mise en sauvegarde dans le bassin du port de Pointe rouge. Elle devra être mise en place dans l’entrée du Musée de l’Histoire de Marseille.

Patrick Mouton lui ne sen est pas tenu là.

Il vient de publier un dernier ouvrage « Marseille 1720…la grande peste en douze questions » aux éditions Gaussen. Voir ci-dessous.

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25/10/2013
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