Le-Scaphandrier

Le-Scaphandrier

Contre le mal de mer, un remède bio efficace !

Et qui , dans mon cas, a fait largement ses preuves…

Car depuis cette virile thérapie, je n’en ai plus subie les affres, même dans les pires brafougnes.

Je m’explique car vous avez été nombreux à m’en demander la recette.

Je reviens donc dans la Marine lors de mon service au GERS en 1955, où la moindre houle, le moindre roulis ou tangage me transformait en serpillière gluante et bavante cherchant en vain, sur le navire où je subissais, la peut être meilleure place pour calmer mes ardeurs restitutives à la gent poissonnière.

J’écopais de nombreux sarcasmes du genre :

-         Marin d’eau douce ! Terrien !

Et le pire :

-         Biffin !

Mes amis eux, essayaient de faire renaître un brin de courage dans la loque que j’étais. Il me fut même donné un cours d’histoire maritime où l’on citait le célèbre amiral Nelson, celui qui nous avait mis la pâtée à Trafalgar et qui étais parait-il frappé de ce mal, rédhibitoire dans son cas. Sauf au combat.

Hélas en 1955, nous n’allions pas tenter de bouter l’anglais hors de la Méditerranée. Donc je n’avais rien à attendre de ce coté là.

Cependant, il ne faut pas se décourager comme vous allez le voir.

Un matin de printemps frais en Mai 1955, nous étions sur le retour des îles avec la VP 771 du Gers et le mistral était en train de se lever.

lieu de la médication.jpg

Je commençais à m’acagnarder sur l’arrière, m’attendant au pire.

Quand soudain mon ami et instructeur Maurice Piovano vient me voir :

-         Suis-moi à l’avant au poste d’équipage.

Je tenais encore debout et je le suis, lui faisant comme d’habitude confiance. On ne peut faire moins à un monsieur qui vous a fait découvrir en toute sécurité la plongée à 60 mètres.

Bouée Dumas Piovano copie.jpg

Nous sommes à l’avant ou un panneau ouvert permet de descendre par un escalier étroit dans le poste d’équipage. Son ordre :

-         Reste assis, là-haut sur la dernière marche

J’obtempère bien volontiers recueillant l’air du large qui commence pourtant à se faire vif.

Lui est en bas et vient de sortir un carton contenant quatre bouteilles de vin rouge, le gwin-ru cher aux bretons, le louzou, le gros qui tache des parisiens. En fait celui distribué par la DP (direction du port) aux équipages dont ceux des remorqueurs. Ce qui indique sa consistance. Comme vous pouvez donc le penser c’est du solide, On ne va pas s’amuser à le glouglouter pour en découvrir le corps, voir s’il à de la cuisse où s’il est fruité, toutes manœuvres décrites actuellement dans les médias Bobos qui transforme n’importe quel intellectuel fatigué en œnologue se voulant averti.

remède.jpg

Non le rouge de la DP, ça se respecte et vous allez vite savoir pourquoi.

Je reviens vers mon ami Maurice qui vient d’enlever le bouchon d’une bouteille et de s’en taper un gorgeon directement.

-         À moi dit il en même temps et me tendant le litre

-         À toi !

Là, une frayeur me prend et je refuse net :

-         Non chef je vais être encore plus malade.

-         Rien à faire, obéis moi et à toi !

J’obtempère et ayant toujours eu un certain gout pour la tisane de Noé. J’en absorbe un large coup. Mon thérapeute particulier va continuer ainsi. Je ne sais combien de fois j’ai eu droit a son ordre «  A toi ! A moi ! »Quand soudain il arrête et :

-         Stop maintenant, le pacha te demande sur le pont pour prendre la barre

Je suis surpris, un peu étourdi par mes libations à répétition, je remonte sur le pont de la vedette qui vient de plonger dans les premières vagues de mistral. Effectivement le commandant Chauvin

 

Cdt Chauvin.jpg
certainement complice de cette thérapeutie marine, m’enjoint de prendre la barre pour remplacer le quartier maitre qui la tenait cependant d’une main ferme. C’est que nous sommes en plein à la sortie de la grande passe, cap à l’ouest devant le cap Escampobariou un sale coin par mauvais temps.

VP Escampo.jpg

Je ne réfléchis plus devenu docile, je suis à la barre et la VP s’enfonce gaillardement dans la houle. Et tout à coup je fais surface…je n’ai plus le mal de mer ! C’est fini ! Terminé ! Je vois la rade de Toulon qui se rapproche…

Rade de toulon.jpg

Depuis, je n’ai jamais plus rien ressenti, partageant  dans du très gros temps dans la Manche des casse croute à base de « Pilchard du Pompon rouge » largement accompagné de beurre salé et d’oignons jaunes espagnols !

Une nourriture saine et abondante destiné à faire passer le tout.

Maurice Piovano que j’interrogeais sur sa médication m’a répondu :

-         Le mal de mer, il ne faut pas y penser, et le coup de rouge c’est ce qu’il y a de meilleur pour l’oublier !

Je vous rassure quand même je ne suis pas devenu alcoolique, mais dans le mauvais temps pour étaler la mer…

Je vois d’ici ceux qui vont lire cette page, plein d’espoir, qui vont certainement reculer devant cette médication brutale alors qu’ils sont d’autant plus habitué aux boissons gazeuses d’origine américaine.

Réfléchissez les meilleurs marins ce sont souvent les bretons et eux…ils ne sucent pas de la glace !



26/01/2014
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